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des prières au soleil, dont les rayons abaissaient sur eux leurs mains terminales, portant la croix ansée, symbole de vie.

Nefert-thi s’engagea sur la gauche, et après quelques détours, parvint à une porte richement peinte et sculptée, ouvrant sur un vestibule orné de colonnes revêtues de brillants émaux sur verre.

Le sol était en stuc peint imitant un étang où nageaient des poissons ; la bordure consistait en des massifs de roseaux où gambadaient des animaux divers, antilopes, gazelles, génisses, et d’où s’envolaient des oies, des canards et des outardes.

De là on voyait une cour rectangulaire entourée de colonnes recouvertes des mêmes émaux brillants ; au milieu de cette cour était un puits, que surmontait un édicule supporté par des colonnes d’albâtre. À droite et à gauche s’ouvraient de petites chambres.

L’Égyptienne traversa la cour où se promenaient des femmes de service, esclaves, musiciennes, chanteuses, porteuses d’éventail ou de rafraîchissements ; elle entra dans une chambre spacieuse, supportée par quatre colonnes émaillées. Une riche tapisserie de Babylone masquait la porte.

Dans un angle, il y avait un lit suspendu, fait de lanières de bœuf qui supportaient un matelas recouvert d’étoffes multicolores et soyeuses.

Sur le sol des tapis étaient jetés, tapis aux coloris merveilleux importés de Syrie. Le long des murs s’alignaient de profonds divans encombrés de coussins.

À la tête du lit, une mèche brûlait dans un lampadaire d’argent ; des vases égéens aux dessins archaïques contenaient des bouquets de fleurs, et les murailles imitaient les bosquets d’un jardin.

Alors les ombres virent Tadukhipa la Syrienne, la mère de Nefert-thi, et ils virent Nefert-thi elle-même, âgée d’une douzaine d’années, qui dansait au son d’une harpe. Tadukhipa encourageait la jeune fille et corrigeait ses erreurs, rectifiant la pose de sa