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Et Nefert-thi fit le récit suivant, que mes informations particulières me permettent de compléter.

Il existe à Londres une société composée de gens fort respectables ayant l’apparence de membres honnêtes de la classe moyenne. Cette société est « la Dawson’s Burglar’s Society Ltd ».

Elle est au capital de mille actions de deux livres sterling ; inutile d’ajouter que ces actions sont inconnues au Stock Exchange.

La société est due à l’initiative intelligente et hardie de Bill Dawson, le célèbre cambrioleur.

Cet industriel a réussi à syndiquer les meilleurs rossignols et pinces monseigneur de Londres et du Royaume-Uni ; la société fondée par Dawson dispose de capitaux suffisants pour préparer les coups les plus hardis et les plus difficiles ; elle a de nombreux receleurs et des affiliés si bien placés qu’elle est en mesure d’écouler même les titres au porteur.

Dawson avait appris l’existence de la momie, la richesse de ses bijoux ainsi que leur valeur artistique et archéologique unique au monde.

Il sut que, rendue à lord Charing, elle avait été donnée au jeune orientaliste Rogers. Ce dernier demeurait dans une maison garnie ; Dawson se renseigna et vit qu’il serait facile de cambrioler la précieuse momie et ses annexes.

Un de ses affiliés loua un appartement au-dessus de celui du propriétaire de ces objets.

Le soir où Rogers alla dîner chez son oncle Amos, Dawson fut immédiatement prévenu.

Il vint avec une escouade de vigoureux et distingués gentlemen cambrioleurs, pénétra chez sa victime et emporta la momie.

Il décida prudemment de ne l’expédier aux États-Unis qu’après deux ou trois ans, quand l’attention publique serait distraite et le propriétaire habitué à sa perte. Il fallait de plus trouver un acquéreur capable du