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d’un homme dont la puissance dépasse la sienne, bien qu’il ne s’en doute pas !

» Si j’ai un conseil à vous donner, c’est celui-ci : débarrassez-vous sans tarder de cette momie. Elle n’est pas méchante, mais elle veut sa liberté.

— Et si je la lui refuse ?

— Le Museum brillera. Au reste, voici les propres paroles de Nefert-thi :

» — Fais savoir à ceux de qui cela dépend, ma volonté immuable, apprends-leur que de terribles infortunes les frapperont s’ils résistent à cette volonté.

» Sache que tous les accidents qui sont survenus ici sont l’effet de ma puissance Je ne puis emporter ma momie, mais je puis vous contraindre à la rendre à qui je veux.

» Si dans trois jours on n’a pas restitué ma momie à Edward Rogers, le Museum sera la proie des flammes »

Malheureusement pour Smith, il n’écouta pas les sages avis de M. Archibald Tait. Quand une intelligence est déjà assez affaiblie pour avoir recours aux charlatans, elle devient insensible à ceux qui s’expriment avec modération, hostile à ceux qui s’opposent à ses secrets desseins.

Trois jours plus tard, la momie était encore derrière sa vitrine, mais… un incendie se déclara inopinément dans la salle III, entraînant des pertes irréparables.

Smith en éprouva une telle commotion qu’il eut un accès de fièvre chaude et dut passer un mois, dans un asile, à recevoir des douches sévères.

Son successeur n’eut rien de plus pressé que de provoquer le refus de la donation de lord Charing. La paix et la tranquillité valaient mieux que toutes les momies.

Le comtéme de Charing ne voulait à aucun prix de sa redoutable trouvaille ; il la donna à Rogers, qui fit transporter Nefert-thi dans son appartement, où habitait provisoirement la gloire.

Il était accablé d’invitations à dîner, et la tendre Effie se ressouvenait avec une