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— Réellement, mon cher Smith, je suis désolé… je n’ai pas l’intention…

— Taisez-vous, Long ! J’en ai assez de vos sornettes… Quant à vous…

Et Smith brandissait une main fermée vers le fond de la salle… de l’autre il retenait celui de son pantalon.

On l’emmena chez lui, en automobile ; sir Septimus regagna son propre domicile dans un modeste hansom ; une expression de gaie tristesse éclairait le rouge visage du directeur, qui monologuait dans son fiacre :

— Pauvre Smith ! Pauvre vieux renard ! Ils l’ont fessé, positivement fessé… Mais je persiste à penser qu’il est préférable pour l’honneur du British Museum que ce soit lui et non moi… Il devrait le comprendre…

Smith garda la chambre trois ou quatre jours ; non qu’il fut malade, mais il ne pouvait s’asseoir.

Le docteur Martins, informé de l’événement déplorable que j’ai raconté, n’hésita pas à déclarer que Rogers s’était caché dans le musée et avait lui-même maltraité le savant.

Il expliquait tous les autres phénomènes par des hallucinations, ajoutant que si l’on n’y prenait pas garde, le personnel du Museum, du haut en bas de l’échelle, finirait par être contaminé.

Smith admettait le système du médecin ; mais avec une restriction indiquant déjà la perte de l’équilibre mental.

Il croyait que Rogers le mesmérisait ; il attribuait à des pratiques de magnétisme les effets regrettables de sa veillée.

Il est assez difficile de comprendre le raisonnement de John Smith, et c’est sans doute le commencement du délire qu’il manifesta peu après.

Il consulta le docteur Martins.

— C’est le somnambulisme prestidigitato-ventriloquiste de Rogers. Il n’y a là que des choses très naturelles.

— Pas de mesmérisme ?

— Non, rien que de très simple.