Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et les pieds nus, sont sortis de la vitrine LVII bis.

Ils tenaient des épées brillantes ; ils se sont lancés sur les veilleurs en poussant des cris terribles. Ceux-ci ont fui en toute hâte, croyant avoir le diable à leurs trousses.

Terrifiés, les gardiens adressèrent à John Smith un long rapport, mais suivant son habitude, Smith ne lut pas ce rapport et les malheureux veilleurs ne reçurent aucune instruction sur la conduite qu’ils avaient à tenir.

Quand Jeremiah Duncan vint prendre son service le lendemain, il fut informé par ses collègues des phénomènes effarants de la nuit précédente.

Sans hésiter, il déclara que la momie se vengeait de ce qu’on eût interdit l’entrée du musée à son amoureux. Il ajouta :

— Comme je vis dans son voisinage pendant la journée, je suis sûr qu’elle s’en prendra d’abord à moi. Je me considère comme un homme perdu !

Les pressentiments de Duncan se réalisèrent à moitié. Il était chargé du nettoyage de la salle III. Tandis qu’il balayait le plancher, il fut pris d’une sorte de vertige.

Il sortit pour aller prendre une tasse de thé, eut une distraction inexplicable, dégringola jusqu’au rez-de-chaussée, se mit la figure en sang et se donna une courbature qui le retint un mois au lit.

La nuit qui suivit fut plus épouvantable que celle qui l’avait précédée. Les veilleurs étaient sans ordres particuliers, ils tinrent conseil pour savoir s’ils devaient faire leur ronde réglementaire ; ils hésitaient à courir au-devant d’un péril surnaturel.

Cependant, ils résolurent d’accomplir leur devoir, en Anglais courageux et solides au poste.

Ils se décidèrent toutefois à faire appel au chef de l’atelier, Arthur Leslie.

Leslie constata des faits semblables à ceux dont les veilleurs avaient été témoins ;