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— De Nefert-thi, monsieur Smith.

— Connais pas, jeune homme.

— Du LVII bis.

— Ah ! Nefretthi ! Ne-fret-thi ! Vous avez une façon très incorrecte de prononcer ce nom, monsieur… monsieur ?

— Rogers, Edward Rogers.

— Monsieur Rogers, et votre mémoire publié par cet imbécile de Blizenberger, dénote une crasse ignorance.

— Je voudrais vous demander communication…

— Vous n’entendez rien à l’égyptien ancien, et vous dissertez de sa phonétique, comme un marchand de charbon du Pays de Galles.

— …des papyrus trouvés dans le sarcophage de la momie.

— Les papyrus de la momie ? Ventre d’Horus ! Qu’en voulez-vous faire ?

— Les copier.

— Les copier ? Les copier ! Par le nez du Sphinx ! Ces jeunes gens ont aujourd’hui une extraordinaire audace !

— Je…

— Un toupet phénoménal !

— …pense.

— Un sans-gêne monstrueux ! Copier un papyrus ! Non, monsieur, vous ne l’aurez pas ! J’en ai besoin en ce moment.

— Vous refusez ?

— Je refuse, sans hésiter. Allez à tous les diables, jeune homme.

C’est après cette conversation que Rogers revint à la salle III. Une demi-heure après, il copiait le papyrus 2174. Il n’était pas à la sixième ligne que des pas précipités retentirent. John Smith arrivait, plein d’un juste et légitime courroux.

Il leva les bras au ciel, en voyant sur les genoux de Rogers le papyrus qui avait disparu de son bureau.

— Par les dents de Seth ! Quelle impudence !

Il courut à Rogers avec l’idée de l’expulser immédiatement du Muséum. Il allait lui