Page:Wurtz - Sur l’insalubrité des résidus provenant des distilleries et sur les moyens proposés pour y remédier.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
10
DE L’INSALUBRITÉ DES RÉSIDUS

vreul, qui a bien voulu entreprendre quelques expériences à ce sujet[1].

Introduire des matières organiques dans un cours d’eau qui renferme naturellement des traces de sulfates, c’est donc se placer dans une mauvaise condition ; introduire à la fois des matières organiques et des sulfates, c’est évidemment aggraver le mal.

À ce point de vue la substitution de l’acide chlorhydrique à l’acide sulfurique dans la fermentation du jus de betteraves ne peut avoir que de bons effets. On doit d’autant moins hésiter à encourager l’emploi du premier de ces acides qu’il a déjà été éprouvé et accepté par la pratique.

Des hommes compétents dans la question, industriels, agriculteurs, membres du conseil d’hygiène du département du Nord, chargés de l’étude des mesures propres à prévenir l’in-

  1. Voici la note que M. Chevreul a remise à la Commission :

    « Une vinasse B, provenant du travail des betteraves par les râpes et les presses, et dans laquelle l’acide chlorhydrique a été substitué à l’acide sulfurique, étendue de deux fois son volume d’eau distillée, puis renfermée dans un flacon à l’émeri, sans le contact de l’atmosphère, n’a pas subi d’altération putride dans le temps où deux échantillons de la même vinasse B, étendus du double de leur volume, l’un d’eau de Seine, l’autre d’eau de puits, sont devenus très sulfureux. Le sulfure s’est manifesté dans l’eau de Seine vingt-quatre heures avant d’être sensible dans l’eau de puits. L’odeur du dernier mélange était plus fétide que celle de la vinasse additionnée d’eau de Seine.

     » Ces trois expériences démontrent l’influence de l’eau sur l’infection. Avec l’eau distillée, il n’y en a pas eu, tandis qu’elle a eu lieu avec des eaux contenant des sulfates. D’où l’on déduit la conséquence que l’acide chlorhydrique, substitué à l’acide sulfurique, ne prévient pas le développement des sulfures, si les eaux auxquelles se mêlent les vinasses renferment des sulfates

     » Je dois ajouter qu’une vinasse A, provenant d’une opération où l’acide chlorhydrique avait été employé, n’a point donné de sulfure dans les circonstances où B en a donné.

     » En outre une vinasse C, provenant d’une opération où l’acide sulfurique avait été employé, n’a point donné de sulfure dans les circonstances où B en a donné. »