Page:Wright - French Verse of the XVI century, 1916.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
FRENCH VERSE OF THE XVI CENTURY

Tes boccages soient tousjours pleins
D’amoureuses brigades
De Satyres et de Sylvains,
La crainte des Naiades !
En toy habite desormais
Des Muses le college,
Et ton bois ne sente jamais
La flame sacrilege !


À SON LAQUAIS


J’ay l’esprit tout ennuyé
D’avoir trop estudié
Les Phenomenes d’Arate :
Il est temps que je m’esbate
Et que j’aille aux champs jouer.
Bon dieux ! qui voudroit louer
Ceux qui, collez sur un livre,
N’ont jamais soucy de vivre ?

Que nous sert I’estudier,
Sinon de nous ennuyer
Et soing dessus soing accrestre,
À qui nous serons peut-estre,
Ou ce matin, ou ce soir,
Victime de l’Orque noir,
De l’Orque qui ne pardonne,
Tant il est fier, à personne ?

Corydon, marche devant ;
Sçache où le bon vin se vend.
Fais après à ma bouteille,
Des feuilles de quelque treille,
Un tapon pour la boucher.