décroissement des densités aussi rapide que l’on voudra du centre à la surface[1].
Dans cette hvpothèse, la vitesse linéaire du mouvement circulaire suit une loi assez singulière ; elle va en croissant à partir du centre jusqu’à la distance :
où elle atteint son maximum pour décroître ensuite. « Ainsi la nébuleuse, pendant sa période de concentration, est divisée en deux régions bien différentes : 1o l’extérieure, où les anneaux, en donnant naissance à des planètes, imprimeront à celles-ci une rotation rétrograde, comme celle d’Uranus ou de Neptune ; 2o l’intérieure, où les planètes auront toutes une rotation directe, comme Saturne, Jupiter, etc. »
Dans cette première conception, la formation des diverses planètes est à peu près simultanée ; c’est dès le commencement que la densité a varié du centre à la surface, et par suite aussi la loi de la pesanteur et la vitesse linéaire du mouvement circulaire. Plus tard, M. Faye a modifié cette partie de son hypothèse ; bien qu’il n’indique pas les motifs de ce changement, je crois pouvoir l’attribuer aux deux causes que voici. En premier lieu, l’auteur a voulu faire naître la Terre antérieurement à la première existence de la condensation solaire : nous verrons tout à l’heure pourquoi. En second lieu, il a mis de côté, avec raison, toute hypothèse particulière sur la loi de densité de la nébuleuse, afin de rendre à sa conception de la formation des planètes l’indépendance et la généralité qu’aurait pu lui enlever cette hypothèse.
Dans la nouvelle conception, les planètes Uranus et Neptune se sont formées les dernières, à une époque où la nébuleuse primitive s’était déjà considérablement modifiée. « Dans la nébuleuse primitive, homogène et sphérique, où la présence d’anneaux circulant autour du centre ne devait rien changer à la loi de la pesanteur interne, nous avons vu que cette pesanteur variait en raison
- ↑ C’est dans cette hypothèse que M. Faye démontre l’impossibilité de la formation des anneaux de Laplace, démonstration déjà signalée page 37.