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CHAPITRE IV.

EXAMEN DES OBJECTIONS FAITES À L’HYPOTHÈSE DE LAPLACE.


J’arrive maintenant à l’examen des objections qui ont été faites à l’hypothèse cosmogonique de Laplace.

1o La formation des anneaux, tels que les suppose Laplace, est impossible.

2o Ces anneaux ne pourraient donner naissance qu’à une multitude de planètes très petites, qui rempliraient toute l’étendue de la nébuleuse primitive, et non à de grosses planètes, séparées par des intervalles vides.

3o Les planètes nées de ces anneaux devraient avoir un mouvement de rotation rétrograde.

4o Le premier satellite de Mars et les anneaux intérieurs de Saturne sont plus proches de leurs planètes et tournent plus vite que ne le permet l’hypothèse de Laplace.

5o Les mouvements des satellites d’Uranus et de Neptune sont rétrogrades, ainsi que très probablement les rotations de ces planètes.


1o Impossibilité de la formation d’anneaux séparés. — Si l’on suppose la nébuleuse primitive homogène et restant homogène pendant sa contraction, sa période de rotation, d’abord excessivement lente, diminue, suivant la loi des aires, comme le carré du rayon. Si donc elle était de 164,6 années, durée de la révolution de Neptune, lorsqu’elle remplissait l’orbite de cette planète, elle aurait été réduite à 67 ans au moment de sa contraction dans l’orbite d’Uranus, à 16,7 années lorsqu’elle serait diminuée au rayon de l’orbite de Saturne, à 4,94 années pour le rayon de celle de Jupiter, et enfin à 0j,0014 pour le rayon du globe du Soleil actuel. Telles devraient être aussi les durées de révolution des planètes et de rotation du Soleil. De plus, ce dernier ne serait pas un globe presque sphérique, mais un ellipsoïde très fortement aplati. Enfin,