Page:Wolf - Les Hypothèses cosmogoniques, suivies de la Théorie du ciel de Kant, 1886.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 10 —

tombe directement vers le centre où se forme une condensation prépondérante : c’est le Soleil, « bien qu’il n’ait pas encore l’éclat flamboyant qui se produira sur sa surface après sa complète formation. » Tout autour une masse relativement moindre, formée de particules indépendantes qui tournent dans des orbites circulaires suivant la troisième loi de Kepler. Par l’effet de la force centrifuge, cette masse s’aplatit de plus en plus, et le plan de rotation de cet ellipsoïde coïncide avec le plan équatorial de la condensation solaire.

Kant suppose ensuite que la même cause qui, dans le sein du chaos primitif, a produit le Soleil, continue à agir dans le sphéroïde tournant ; et qu’ainsi se forment, autour de centres d’attraction déterminés, des condensations de matière qui donneront naissance aux planètes. « Mais l’origine des planètes en formation ne doit pas être attribuée uniquement à l’attraction newtonienne ; elle agirait trop lentement et trop faiblement, autour d’une particule de si extraordinaire petitesse. Il vaut mieux dire que la première formation s’est produite par la réunion de plusieurs éléments, obéissant aux lois de la combinaison jusqu’à ce que les noyaux ainsi formés soient devenus assez gros et l’attraction newtonienne assez puissante pour continuer à les accroître par son action à distance. » (P. 101, en note.)

Ces noyaux planétaires doivent tourner dans des orbites presque circulaires autour du Soleil et dans le même sens dans lequel celui-ci tourne, car « les planètes sont formées de particules, qui, à la distance du Soleil où elles se meuvent, ont des mouvements exactement circulaires ; les masses résultant de leur réunion continuent donc les mêmes mouvements, avec la même vitesse et dans le même sens » (p. 102). L’excentricité des orbites vient de ce que les particules, dont la réunion forme une planète, possèdent en réalité des vitesses linéaires différentes. La vitesse tangentielle du corps engendré par ces particules doit en conséquence être différente de celle qui, à la distance du Soleil où se trouve la planète, produirait le mouvement circulaire.

La variété d’inclinaison des orbites provient de ce que le noyau primitif de la planète peut naître accidentellement en un point quelconque du sphéroïde nébuleux et en dehors du plan de son équateur.