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lieu où doit se trouver le corps central de l’Univers, vers lequel tendent dans une chute commune tous les éléments de cet Univers. Quels sont les caractères de cette pierre fondamentale de toute la création, que se trouve-t-il à sa surface ? C’est un point que nous laisserons à déterminer à M. Wright de Durham. Cet auteur, plein d’un enthousiasme fanatique, plaçait en ce lieu fortuné, sur le trône de la nature entière, un Être puissant, de nature divine, doué de puissances spirituelles d’attraction et de répulsion, qui exerçait son action dans une sphère infinie, attirant à lui toutes les vertus, et repoussant tous les vices. Nous ne laisserons pas notre imagination, à laquelle nous avons peut-être déjà trop lâché les rênes, s’égarer dans de telles spéculations.

La divinité est partout également présente dans l’infini de l’espace ; partout où il existe des êtres capables de s’élever au-dessus de la dépendance des choses créées jusqu’à la communion avec l’Être suprême, il est également proche. La création entière est pénétrée par ses forces ; mais celui-là seul qui sait échapper aux liens de la créature, qui a le cœur assez haut pour croire que le comble suprême de la félicité ne peut se trouver que dans la possession de cette source première de la perfection, celui-là seul est capable de s’approcher, plus que toute autre chose dans la nature entière, de ce vrai point d’attraction de la souveraine Beauté. Cependant si, laissant de côté la conception enthousiaste de l’auteur anglais, j’avais à me faire une idée des divers degrés de perfection du monde des esprits d’après le rapport physique de leur lieu d’ha-

    et du Sagittaire ; par suite, c’est donc de ce côté que noire Soleil est le plus proche de la périphérie extérieure du système circulaire ; et dans cette portion, nous devrons regarder comme la plus proche de toutes la région des constellations de l’Aigle, du Renard et de l’Oie, puisque c’est là, à partir de l’intervalle où la Voie lactée se bifurque, que se manifeste le plus grand éparpillement des étoiles. Si donc on fait partir à peu près de la queue de l’Aigle une ligne qui traverse le plan de la Voie lactée jusqu’au point opposé, cette ligne doit passer par le centre du système, et en fait elle passe à très peu près par Sirius, la plus brillante étoile de tout le ciel, qui, en raison de cette heureuse rencontre si bien en harmonie avec son éclat prépondérant, paraît mériter d’être regardé comme le corps central. D’après cette considération, on le verrait exactement dans la bande de la Voie lactée, si la position de notre Soleil, un peu en dehors du plan médian du système, ne renvoyait la position optique du centre vers l’autre côté de cette même zone.