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Soleil les masque sous une épaisseur des milliers de fois moindre.

Je termine ce Chapitre par l’énoncé d’une analogie qui semble à elle seule élever notre présente théorie de la formation mécanique des astres au-dessus du rang d’une simple hypothèse et lui donner une certitude formelle. Si le Soleil s’est formé des particules de la même matière élémentaire dont sont composées les planètes, et s’il n’existe entre eux d’autre différence que celle qui résulte de ce que, dans le Soleil, toutes les espèces de matières sans distinction se sont réunies, tandis qu’elles se sont distribuées dans les planètes, en raison des distances, suivant l’ordre de leurs densités, il doit arriver que, si l’on fait un tout de la matière des planètes, sa densité sera à fort peu près égale à celle du Soleil lui-même. Cette conséquence forcée de notre système trouve une heureuse confirmation dans la comparaison que M. de Buffon, ce savant si digne de sa haute réputation, a faite de la densité moyenne des planètes à celle du Soleil. Il trouve qu’elles sont l’une à l’autre dans le rapport de 640 à 650. Lorsque des conséquences naturelles et nécessaires d’une doctrine trouvent de si heureuses confirmations dans la réalité des faits, est-il possible de croire qu’un simple hasard soit la cause d’une pareille concordance de la théorie et de l’observation ?