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rencontre dans une zone assez étroite, dont la Voie lactée occupe le milieu.

Si nous nous figurons maintenant un plan tracé à travers le ciel étoilé et prolongé indéfiniment, et si nous supposons que toutes les étoiles et leurs systèmes ont une tendance générale à se condenser au voisinage de ce plan, au détriment des autres régions du ciel ; l’œil qui se trouvera dans ce même plan, plongeant son regard à travers le champ des étoiles dans la concavité sphérique du firmament, verra cet amoncellement des étoiles dans la direction du plan idéal, sous la forme d’une zone éclairée d’une plus vive lumière. Cette bande lumineuse s’étendra sur le contour d’un grand cercle, puisque le lieu du spectateur se trouve dans le plan lui-même. Cette zone fourmillera d’étoiles qui, en raison de la petitesse des points lumineux que l’œil ne pourra pas isoler les uns des autres, et en raison de leur densité apparente, produiront une lueur blanchâtre, en un mot une Voie lactée. Le reste de la foule des astres, moins rapprochés de ce plan ou plus voisins du lieu d’observation, paraîtra plus dispersé, quoiqu’il montre encore des signes évidents de condensation vers le même plan. Enfin, comme dernière conséquence, notre monde solaire, par cela seul qu’il voit les étoiles de la Voie lactée sur le contour d’un grand cercle, se trouve nécessairement dans ce même plan, et par suite appartient au système de ces étoiles.

Nous allons maintenant, pour étudier plus à fond les caractères du lien général qui réunit tous les astres de l’Univers, essayer de découvrir la cause de cet amoncellement des étoiles au voisinage d’un plan commun.

L’action attractive du Soleil n’est pas limitée au cercle étroit du monde planétaire. Nul doute qu’elle ne s’étende jusqu’à l’infini. Les comètes qui s’élèvent bien loin au-dessus de l’orbite de Saturne sont forcées par l’attraction solaire à revenir en arrière et à parcourir des orbites fermées. Bien qu’il soit de la nature d’une force, qui semble être incorporée à l’essence même de la matière, de s’étendre sans limites, et tous ceux qui admettent les principes de Newton reconnaîtront ce caractère à l’attraction ; néanmoins nous ne pouvons que soupçonner que cette attraction du Soleil s’étend jusqu’aux étoiles les plus voisines ; que les étoiles, comme autant de soleils, exercent une action semblable sur les