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des observations de plusieurs siècles pour déterminer les lois du déplacement apparent même d’une seule étoile ; bien plus difficile par conséquent doit-il être de poser des lois qui s’appliquent à l’ensemble des plus belles étoiles[1]. »

Je ne puis fixer exactement les limites qui séparent mon système de celui de M. Wright, ni dire les points où j’ai simplement adopté ses idées, et ceux où j’ai été plus loin que lui. Pourtant j’ai eu dans les mains des documents d’un très haut intérêt qui, sur un point, m’ont permis d’élargir considérablement ses vues. Je veux parler de cette espèce d’astres nébuleux, dont Maupertuis fait mention dans son Mémoire sur la figure des astres[2] et qui

  1. Le passage de Bradley, que j’ai traduit du texte anglais, est emprunté à un Mémoire intitulé : A letter to the Right honourable George, Earl of Macclesfield, concerning an apparent motion observed in some of the fixed stars (Philosophical Transactions, vol. XLV, p. 39 à 41 ; 1748. C’est dans cette lettre que Bradley fait connaître la découverte de la nutation. (Note du Traducteur).
  2. N’ayant pas ce Mémoire sous la main, j’insère ici ce qui a trait à mon sujet d’après une citation des Ouvrages divers de M. de Maupertuis dans les Acta eruditorum, 1745.

    « Le premier phénomène est celui de ces taches brillantes du ciel, que l’on nomme nébuleuses, et qui ont été considérées comme des amas de petites étoiles. Mais les astronomes, à l’aide de meilleures lunettes, ne les ont vues que comme de grandes aires ovales, lumineuses, ou d’une lumière plus claire que le reste du ciel. Huygens en a rencontré d’abord une dans Orion ; Halley, dans les Philosophical Transactions, signale six de ces nébulosités, dont la première est dans l’épée d’Orion ; la deuxième dans le Sagittaire ; la troisième dans le Centaure ; la quatrième devant le pied droit d’Antinoüs ; la cinquième dans Hercule, et la sixième dans la Ceinture d’Andromède. Cinq de ces taches ayant été observées avec un réflecteur de 8 pieds, il ne s’en est trouvé qu’une, la quatrième, qui puisse être prise pour un amas d’étoiles ; les autres paraissent de grandes aires blanchâtres et ne diffèrent entre elles qu’en ce que les unes sont plus rondes et les autres plus ovales. Il semble aussi que, dans la première, les petites étoiles qu’on découvre avec le télescope ne paraissent pas capables de causer sa blancheur. Halley a été frappé de ces phénomènes qu’il croit propres à éclaircir une chose qui paraît difficile à entendre dans le livre de la Genèse, qui est que la lumière fut créée avant le Soleil. Durham les regarde comme des trous, à travers lesquels on découvre une région immense de lumière, et enfin le ciel empyrée. Il prétend avoir pu distinguer que les étoiles qu’on aperçoit dans quelques-unes sont beaucoup moins éloignées de nous que ces taches. M. de Maupertuis donne dans son