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le xviiie siècle

le 26 septembre 1753, dans Bastien et Bastienne (fig. 47), parodie du Devin de Village de J.-J. Rousseau ; les paysanneries devaient être jouées en costume de soie et souliers mordorés, de même qu’au siècle précédent ; Vénus, dans Andromède, était vêtue d’une somptueuse robe de brocart.


Fig. 46. — Mme Favart, dans Ninette à la cour. D’après une gravure de Lebas.

Mme Dugazon (fig. 48) continua la réforme artistique laissée inachevée par Mme Favart. « Jusqu’alors la charmante actrice n’avait eu qu’à suivre l’exemple de sa devancière, et elle l’avait fait en disciple fidèle : bientôt, il lui fallut innover à son tour. Il s’agissait de représenter dans un opéra de Dalayrac une femme sauvage, et il n’aurait guère convenu à Mme Dugazon de se montrer en costume aussi primitif sur la scène de la Comédie-Italienne. Grâce à son bon goût, elle se tira habilement de ce pas embarrassant : elle se fit dessiner un charmant costume qui, pour n’être pas absolument vrai, n’offensait ni la vraisemblance ni la pudeur, deux choses bien difficiles à concilier en pareille aventure[1]. »

Après cette audacieuse tentative, il était facile à Mme Gavaudan de paraître dans le même rôle de l’opéra-comique d’Azémia ou les Sauvages de Lachabeaussière, représentée le 3 mai 1787. Une gravure gracieusement communiquée par M. Pierre Louÿs (fig. 49), montre les

  1. Ad. Jullien, la Comédie à la Cour.