Page:Witkowski, Nass - Le nu au théâtre depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, 1909.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
la mise en scène au xve et au xvie siècles

mais il fut rouvert, peu après : « comme auparavant, ajoute l’Estoile, par la permission et justice expresse du roy, la corruption de ce temps estant telle, que les farceurs, bouffons, p….. et mignons avoient tout crédit ».

Leur répertoire essentiellement érotique et pornographique n’exigeait pas une grande mise en scène : quelques tréteaux et une toile de fond, derrière laquelle ils s’escamotaient ; aussi pouvaient-ils facilement se déplacer et suivre la cour de Blois à Paris, de Paris à Fontainebleau. Acteurs essentiellement populaires, au point que les seigneurs et fort peu prudes dames du temps n’osaient point paraître à leurs spectacles autrement que déguisés, — et pourtant, quand on sait quelle licence régnait à la cour, depuis l’escadron volant de Catherine jusqu’au bataillon des chers mignons du roi, on peut se demander quelles immondes ordures pouvaient encore les faire rougir. L’exhibition du nu perd alors tout caractère naïf, elle devient franchement obscène ; c’est ce que le théâtre gagna à s’italianiser (fig. 34 et 228).