grand nombre de spectateurs ; dès lors, les jeux furent rétablis dans leur pureté primitive.
Martial, Valère Maxime et les autres écrivains de mœurs rapportent que les danseuses et les actrices étaient nues. Ausone ajoute :
En dehors de Commode et d’Héliogabale qui s’abaissaient au
rôle de Mimes,
et statufiaient des
histrions ou leur donnaient les premiers emplois de l’État[1], il ne semble pas que les Romains aient
Fig. 21. — Funambule équilibriste, d’après une fresque trouvée à Pompéi[2].
professé une considération bien
grande pour leurs actrices (fig. 23) :
celles-ci étaient choisies parmi les
esclaves ou les affranchies ; les
farces obscènes où elles étaient
employées augmentaient encore
le mépris attaché à leur personne.
Ici, encore, la basse prostitution
se mêle intimement aux choses du
théâtre.
L’art de la danse ou du geste inséparable de l’art dramatique était bien cultivé chez les Romains (fig. 14, 18, 24, 96) ; pas de festin chez un patricien digne de ce nom qui ne se terminât par des danses d’esclaves ou d’affranchies, plus ou moins déshabillées. Ce spectacle ne laissait pas d’être fort licencieux, si nous en croyons tous nos auteurs depuis Horace jusqu’à Pétrone. Au surplus, les fresques et les vases de Pompéi nous ont fait revivre ce temps disparu dans un lointain poussiéreux et nous montrent combien peu la pudeur commandait de réserve. Moins d’art que chez les Grecs, mais plus de bouffonnerie farce et grossière caractérisait ces pantomimes. Souvent celles-ci tournaient en ridicule soit les héros nationaux, soit les dieux. Tout au moins ces danseuses, non pas complètement nues, mais savamment et exquisement drapées de voiles flottants et transparents en tissu de Cos, comparé par Sénèque à de l’air tissé, étaient