L’Antiquité
Il nous faudrait, comme Petit-Jean, remonter au déluge pour
retrouver les premières exhibitions scéniques où le nu apparut
triomphant aux regards excités des spectateurs. Au reste, les origines du théâtre, de la prostitution et
Fig. 11. — Danse sacrée dans un temple égyptien.
des vieilles religions sont connexes :
un principe supérieur domine souverainement
ces manifestations sociales ; c’est le culte de l’Amour, autrement dit
l’affirmation de la préexcellence de l’instinct
de reproduction sur tous les autres
instincts. Le théâtre primitif ne
comprit guère que des danses sacrées,
où les femmes plus ou moins dévêtues
invitaient à l’amour fécondant et nécessaire.
Puis, par une déviation de l’instinct
et le développement de la passion,
le but primitif, la perpétuation de la
race, disparut pour faire place à un facteur
tout puissant : la volupté. Ainsi
s’établit la prostitution sacrée.
Tous les peuples de l’antiquité ont passé par cette évolution sociale. Ajoutons, au surplus, qu’étant familiers avec le nu, une simple exhibition ne suffisait pas à exciter la lubricité de leur imagination et qu’à cet effet le spectacle avait besoin d’être corsé.
Les Égyptiens qui pratiquaient un culte ithyphallique, basé sur les légendes d’Isis et d’Osiris, célébraient à chaque printemps des