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Avant d’inviter l’hon. L.-A. David, secrétaire de la province de Québec, à porter la parole, M. Roy le remercie pour la collaboration si dévouée et si constante qu’il lui accorde, afin d’assurer le succès de cette propagande intellectuelle. « Nul n’est mieux qualifié que lui », observe-t-il, « pour travailler efficacement à son maintien, car, bien qu’en France pour la première fois, M. David connaît votre histoire, votre littérature, vos monuments, vos traditions et vos aspirations, comme s’il y avait vécu toute sa vie ». M. Roy finit par ces mots, soulignés de chaleureux applaudissements : « Vous arriverez à Montréal le 24 juin au matin, jour de la fête nationale des Canadiens d’origine française. Ils auront à cœur de vous voir arriver, ce jour-là, pour parler de la France avec vous. Vous serez ému de voir claquer aux brises du Saint-Laurent vos couleurs françaises que la générosité et la libéralité anglaises nous ont toujours laissé déployer librement, en toutes occasions. »

Une belle réputation d’orateur avait précédé M. David sur le sol de France. L’attente des convives ne fut pas déçue. Ce fut véritablement un acte de foi française, d’une superbe envolée littéraire et d’une solide conception, que le secrétaire de la province de Québec prononça, en réponse à l’éloquente allocution du commissaire canadien.

S’adressant au maréchal Fayolle, dont il loue discrètement la valeur, M. David rappelle que ces braves et tenaces soldats canadiens, que le chef militaire a vus combattre en France, sont de la race de ceux qui, « depuis cent cinquante ans, sans crainte et sans faiblesse, avec amour et enthousiasme, pour sauver la civilisation, groupent leurs énergies et leurs volontés au service de Sa Majesté, la langue française. »

Et comme péroraison à ce remarquable discours cette sublime apostrophe à la France :

« France, pays des ancêtres, foyer d’un idéal dont s’enivre notre race, nous te saluons sur la terre canadienne où tu vécus assez longtemps pour laisser de ton passage