Chapitre II
LE CAIRE — THÈBES
26 avril — À 6 heures 30, nous nous enregistrons à l’hôtel Shepheard, au centre du Caire, après une course de cent cinquante à deux cents milles dans le Delta du Nil. À vol d’oiseau, aucun pays n’est plus facile à décrire. C’est un tapis de verdure d’une longueur de mille kilomètres et d’une largeur difficile à préciser ; il se déroule entre les monts Lybiques au couchant, et les monts Arabiques au levant. Sur ce tapis ombragé d’acacias et de palmiers, parfumé par les lauriers, les rosiers, les bougainvilliers et les lotus, marqueté par les rizières, les champs de blé, de trèfle et de luzerne, le Nil, teint de la nuance qui porte son nom, serpente gracieusement du Delta aux sources du Nyavaronga et du Kagéra qui forment le grand lac Victoria-Nyanza, sa source. C’est le plus grand fleuve du monde, après le Mississippi ; le Yang-Tsé-Kiang de Chine, vient ensuite. C’est dans ce pays enchanteur que nous passerons quelques jours à vivre de l’histoire, à jouir d’un climat sans pareil, au milieu d’une population que l’on dit l’une des plus intéressantes du globe.
27 avril — Le Caire, Masr-el-Kâhira, surnommé le bouton de diamant qui ferme l’éventail du Delta, donne l’illusion d’un des magnifiques quartiers de Paris : rues larges, trottoirs plus larges encore, ombragés d’acacias