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AMÉRIQUE — MONTRÉAL — HONOLULU

mes d’équipage, total : douze cent quatre-vingt-un. Parmi les passagers de première, nous comptons une cinquantaine de Japonais ; les autres sont Américains, Canadiens, Italiens, Français, Belges, Philippins.

19 octobre — La température est toujours splendide ; cependant le ciel se couvre de nuages et nous aurons probablement quelques averses. Nous apercevons, pour la première fois, les fameux poissons volants. Ils ressemblent aux mulets. Ils ont deux paires d’ailes et filent comme des flèches à cinq ou six pieds au-dessus des vagues et sur des distances qui varient jusqu’à cinq cents pieds. Leurs écailles d’argent reluisent au soleil. Quelques-uns ont des raies comme les perches. Ce sont les hôtes accoutumés des mers chaudes. Tous les soirs nous avons des couchers de soleil et des arcs-en-ciel à ravir ; la lune est dans son premier quartier, nous l’aurons jusqu’à Yokohama.

Outre les amusements ordinaires, il y a bal et cinéma tous les deux soirs. Hier nous avons eu une comédie de Drew, des exploits d’aéroplanes à Los Angeles et un drame d’enlèvement. Les concours de sports s’organisent. On n’y va pas de main morte ; les passagers de première souscrivent de cinq à six cents dollars pour les prix.

Outre la population humaine, nous avons à bord pratiquement une miniature de jardin zoologique composé d’une douzaine de serins, de bouvreuils, de petits oiseaux rouges, de deux énormes autruches, d’une tortue, de deux lézards monstres, de deux chiens, d’une douzaine de belles poules blanches et de deux coqs de race dont les cocoricos sonores se perdent sur l’azur des flots.

20 octobre — La mer se réchauffe toujours, et le paquebot prend une direction plus accentuée vers le sud. Deux navires sont en vue ; l’un est signalé comme étant de la compagnie Wilson, l’autre était à une trop grande distance pour être reconnu. Deux canards ont fait leur apparition, indice que la terre n’est pas très éloignée. De nouvelles figures se montrent sur le pont. Le mal de mer disparaît.