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faut pas oublier que nous sommes sur le coin de terre des Mille et une nuits.

On voit aussi un jeu de parchesee, dessiné sur les dalles ; les femmes remplaçaient les pions et, au caprice des dés jetés sur la table de marbre, couraient prendre chacune leur place sur les divers nombres, jusqu’à ce que la partie fut terminée. Akbar se délectait à les voir ainsi se trémousser dans les costumes les plus recherchés et les plus riches. L’eau rafraîchissante circulait partout dans ce lieu de délices où il était interdit au chaud soleil de pénétrer. Akbar construisit, à côté, une petite mosquée d’une splendeur qui cadre bien avec le reste du palais.

Admirez encore dans le fort d’Agra la grande mosquée, la Mosquée de Perles, aussi en marbre blanc. Son nom indique suffisamment sa splendeur, aussi n’ajouterai-je rien pour la décrire. Construite en même temps que le fort, vers 1656, elle est très bien conservée, comme du reste le fort lui-même ; on dirait que les ouvriers y ont mis la dernière main, hier. La Mosquée de Perles est l’œuvre de Shah-Jehan, petit-fils d’Akbar ; le fort date de 1563, année où sa construction fut commencée. Le palais de Jehangir, fils d’Akbar, est de même style. Nous sortons du fort ; il est une heure de l’après-midi ; nous y sommes restés quatre heures et ne l’avons parcouru que sommairement, tant il est immense.

Dans l’après-midi, nous allons à la grande mosquée, la Jumma-Musjid, la mosquée du vendredi. Le pavé est en dalles noires et blanches. Chaque fidèle se place sur une dalle pour y faire sa prière, après ses ablutions à la fontaine. Trois dômes et plusieurs petits clochers du plus joli effet ornent son toit.

Nous rentrons fatigués, mais ravis par tant de splendeur. Que sera donc le Taj que nous verrons demain et que l’on dit surpasser en beauté tous les monuments que nous venons d’admirer ?

16 mars — Sur la rive droite de la rivière Jumna, nous visitons d’abord l’Etmadodadoulah, le tombeau du beau-père