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réjouies d’être libres et de voir le monde. Elles peuvent à présent se marier avec qui… en voudra. Le vieux sultan est l’heureux père de plus de quatre-vingts enfants dont le petit dernier a cinq ans. Heureuse vieillesse ! plus heureuse paternité !!! Et dire qu’il y a des mauvaises langues qui jasent sur son compte !

Dans la soirée, nous avons eu des danses et du théâtre javanais. Ce n’est pas très intéressant, mais il faut voir un peu de tout, quand on vient de si loin.

11 février — Nous quittons Djoka par l’express du matin pour Batavia que nous atteignons le soir, en passant par Chéribon.

12 février — Visite du Musée et au pan de mur sur lequel est plantée la tête en plâtre du traître Peter Eberfeld qui, en 1772, conspira contre l’Etat.

A quatre heures, nous reprenons, au quai de Tandjong-Priok, le Melchior Treub sur lequel nous sommes venus de Singapour où nous retournons.

13 février — Nous changeons la course et dévions de celle que nous avons parcourue pour venir. Il y a tempête sur la mer de Chine. Nous longeons la côte de Sumatra et causons de chasses aux éléphants, aux alligators, aux crocodiles, aux tigres, aux singes et aux rhinocéros à faire trembler les nemrods les plus hardis. Les histoires de chasse sont sœurs jumelles des histoires de pêche : la taille et la férocité des captures dépendent de ceux qui les racontent ; et le navire file. A minuit, nous revoyons l’équateur ; il est toujours au même endroit, couché sur l’horizon. Nous le coupons à angle droit dans la direction sud-nord, cette fois.