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Chapitre I

MONTRÉAL — HONOLULU


MontréalChicagoGrand CanyonLos AngelesPasadenaSanta-BarbaraSan-Francisco. — Honolulu.


4 octobre 1920 — Il est 10 heures au cadran de la gare Windsor. Le timbre a sonné le départ du grand express de Montréal-Chicago — Soo train. À la grille, le contrôleur des billets invite, d’une voix de stentor, les voyageurs à monter en voiture. Il n’y a plus à tarder : il faut partir. Encore une bonne poignée de main à briser les doigts, encore une étreinte des parents et des amis qui sont venus saluer notre départ pour ce voyage si long, si lointain et en apparence si rempli de dangers, de difficultés : « Prenez, bien soin de votre santé ; pas d’extravagances ; pas d’imprudences. Pensez à nous ; écrivez-nous souvent et longuement. Nous ne vous oublierons pas. Heureux retour ». Braves cœurs !

C’est sous le coup d’une vive émotion, le cœur un peu serré, que nous sautons à bord. Nous nous installons pour la nuit dans notre compartiment, le No 13 du wagon qui lui-même porte le No 293. Avis aux superstitieux. J’ai pour compagnon, ma femme, la plus infatigable, la plus audacieuse voyageuse qui soit au monde.

5 octobre — Nous nous éveillons à Toronto. Dans l’après-midi, nous franchissons la frontière américaine par le tunnel de la rivière Sainte-Claire. Le rapide file à toute vapeur à travers un paysage monotone et traverse une plaine marécageuse dont les eaux s’écoulent paresseusement dans Battle Creek.

Nous entrons en gare de Chicago à dix heures du soir. Pour qui a vu New-York, Boston, Montréal, Washington et autres grandes villes américaines, la Reine de l’ouest n’offre rien de bien nouveau ; c’est du déjà vu : fumée,