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ASIE — CHINE — HONG-KONG — JOHORE

Darjah Karabat (Family Order) and of the most honourable Darjah Mahkota Johore (order of the Crown of Johore). Knight-Grand Cross of the most distinguished Order of St. Michael and St. George, Knight commander of the Most Excellent Order of the British Empire and first class Osmanich Order. Born 17th September 1873 ; proclaimed 7th September 1895 ; crowned 2nd November 1895 » .

Ses fils reçoivent leur éducation en Angleterre. Il est assisté d’un conseil exécutif de dix membres parmi lesquels je relève les noms des honorables J.-F. Owen et J.-McCabe Reay, avec la mention « acting ». Ce dernier est son general adviser ; le premier a le titre de legal adviser.

Le sultan de Johore est trapu et très bronzé ; il porte costume militaire kaki : ceinture, bandoulière, jambières de cuir. Il vient à Singapour dépenser une partie des vingt-sept mille dollars que lui octroie annuellement l’échiquier anglais. Il est encore jeune : quarante-trois ans, et se la coule douce et gaie. On dit qu’il laissa, il y a quelque temps, lors de son séjour sur le Rhin, au château de son père, de fastueux souvenirs sous forme de dîners fins, de bijoux et joyaux dont il couvrait ses préférées. On est sultan ou on ne l’est pas ! Ceci me rappelle le mot du grand Frédéric, épris des mœurs faciles de l’Orient : « Soliman est bien heureux, » disait-il, « il n’a pas de pape pour l’empêcher de faire ce qu’il veut ». Les uns le disent très riche, les autres prétendent que ses moyens sont plutôt restreints. Il possède de grands domaines, des plantations de caoutchoucs, de cocotiers. Il a pignon sur rue à Singapour où il vient secouer la torpeur de sa sultanerie.

Le soir : grand bal à l’hôtel Raffles. Des tables sont réservées pour le gouverneur et sa suite.