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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

Un autre expert en mines qui vint jusqu’à notre camp en avion fut Jim Harquail, ingénieur minier et géologue pour Ventures Ltd., l’un des organismes les plus importants au monde, possédant des mines productrices, où à la veille de l’être, dans plusieurs pays éloignés. Ventures possédait la propriété Opemiska dans le Chibougamau : c’est l’une des zones de minerai de cuivre les plus riches du Canada. Un monsieur qui s’y connaissait m’a dit : Opemiska constitue une possession extrêmement précieuse, et peut devenir un jour l’une des plus grosses productrices de Chibougamau.

Harquail me confia qu’il avait amené dans son avion deux géologues américains faisant partie de son personnel. Ils se trouvaient en ce moment dans le district du Lac Taché, à vingt milles au nord, où les prospecteurs avaient découvert de riches affleurements minéraux. Lorsque je lui demandai ce que ces deux géologues pensaient des échantillons, il sifflota et changea le sujet de la conversation : dans le domaine minier, ce sont là des choses qu’on ne confie pas facilement aux étrangers. Harquail a passé quelques années dans la région de Yellowknife, mais il préfère Chibougamau. « Le Nord-Ouest canadien est triste et désert, dit-il ; le Chibougamau est vert et brillant, propre et magnifique.

Un personnage en vedette au Chibougamau était, durant cette période, Fred Davies, ingénieur minier pour Belle Chibougamau Mines Ltd., détenteurs de concessions importantes dans le district du lac Bourbeau, environ cinq milles au nord de la future ville de Chibougamau. Court et puissant, Davies avait été un champion lutteur dans sa jeunesse et l’un des pionniers des grandes découvertes à Rouyn. Il connaissait tous les secrets de ce métier-là et repérait parfois une entreprise avantageuse là où les autres avaient passé sans rien discerner. Je lui demandai un jour :