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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

à la baie des Cèdres et à l’île Merrill, de la Consolidated Mining and Smelting Company. Campbell était un financier de Wall Street, et son nom est synonyme, au Chibougamau, de champion courageux dans le développement du district. Il ne fallut que peu de temps à Campbell pour réorganiser l’ancienne entreprise, obtenir de l’aide financière des américains et, au moyen de la foreuse, découvrir un vaste gisement de cuivre et d’or dans les concessions de l’île Merrill, voisines de la Merrill Island Mining Corporation.

En moins d’une année, les équipes de Campbell et de l’île Merrill eurent éclairci des acres de forêt, construit des chalets à dortoirs et des bureaux, et creusé des puits profonds dans les entrailles de l’île Merrill.

Campbell se rendait très bien compte des possibilités formidables de la Zone du Chibougamau. Bientôt, il prit des options sur d’autres propriétés prometteuses du lac aux Dorés. « Je ne connais pas grand’chose des détails techniques du domaine minier, me dit-il : mais j’en sais assez pour employer des géologues experts, qui peuvent interpréter les faits scientifiques de façon qu’un profane comme moi les comprenne. Le conseiller de Campbell, à cette époque, était Stanley Malouf, brillant docteur en géologie et l’un des meilleurs spécialistes ès mines de l’est du Canada.

Campbell est d’assez petite stature, mesurant à peu près 5 pieds et six pouces. Un jour, je l’aperçus, à Montréal, déambulant en compagnie d’un minuscule prospecteur de Chibougamau, dont la taille ne dépassait pas 5 pieds et 2 pouces, soit quatre pouces de moins que celle de Campbell. Lorsqu’ils se séparèrent, Campbell me dit : « J’aime marcher avec ce petit homme, car je m’imagine les gens me regardant et se demandant : Qui est ce grand type ? »