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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

de débâcle au Chibougamau, arrive ordinairement un mois plus tard que dans la région de Montréal).

À l’aide de trois coureurs des bois canadiens-français nous lançons aussitôt le « Hopi », ainsi qu’un canot et une chaloupe. Lourdement chargés de matériel nous voguons sur le lac Chibougamau, en direction de mes concessions situées à quinze milles environ.

C’est mon premier voyage sur le lac et ceci me rend prudent. Notre flottille se maintient à quinze cents pieds environ des rives de la péninsule Gouin ; au bout d’un mille ou deux, nous nous faufilons entre deux îles (sans noms sur la carte), plus ou moins jointes à la terre ferme par une batture. À force de sondages nous trouvons un chenal d’une profondeur moyenne de six pieds. C’est plus qu’il n’en faut pour nos embarcations, qui ne tirent que deux pieds. Je nomme ces flots « Take It Easy Islands » (quelque chose comme : « Îles soyez Prudentes»).

Encore quelques milles et nous voilà derechef entre des îles innommées et la rive. Lentement nous les dépassons ; et comme l’eau devient profonde sous nos quilles. Je les nomme « Îles Okay ».

La traversée se poursuit. La sonde ne touche plus le fond. Voici l’île du Refuge (ainsi se nomme-t-elle sur la carte géologique No. 304-A), puis nous atteignons une longue pointe, derrière laquelle une baie invite à l’exploration. Elle constitue un magnifique point d’ancrage.

À un quart de mille au large, à partir de cette baie, il y a un chenal profond, jusqu’à la baie du Commencement, où se trouvent les concessions. En route, nous voyons le portage de la Baie d’Hudson, puis le poste abandonné de la compagnie du même nom, enfin nous doublons la pointe de la baie Eaton — un autre bon point de mouillage, presque entièrement entouré de terre. Et nous parvenons à la