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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

concessions se trouvaient dans une section isolée à quinze milles de la route. Il me fallait trouver une embarcation à faible tirant d’eau, capable toutefois, de transporter des tonnes de matériel sur le lac Chibougamau, qui est parsemé de hauts-fonds. Les embarcations de rivières ou les barges seraient inaptes à manœuvrer dans les hauts-fonds et les grands vents qui balayent la région.

Aux usines de la « Vickers », dans l’est de Montréal, je découvre deux bateaux qu’on eût dit faits sur commande pour ce que je voulais tenter : c’étaient des chaloupes océaniques de sauvetage tout en acier. Je les achète pour un prix équivalant à celui de trois caisses de whisky ! Si je les payai bon marché, c’est qu’on les avait construites pour un cargo américain, lequel avait été acheté par une compagnie anglaise de navigation : et comme les dimensions américaines de ces chaloupes n’étaient pas conformes aux exigences de la compagnie d’assurances « Lloyd », on les avait mises au rancart. On m’expliqua qu’il n’y avait qu’un pouce ou deux de différence, entre la longueur et la largeur des chaloupes de sauvetage américaines et britanniques. Ce petit détail maintint mon compte de banque à flot (fonction bien inattendue pour ce genre de chaloupes !), car leur construction avait dû coûter des milliers de dollars.

Ces embarcations offrent de plus l’avantage d’être insubmersibles, étant munies de caissons d’air métalliques. Chacune peut contenir quarante personnes, sans compter un large espace pour les vivres et les réservoirs d’eau douce. Au milieu du siège avant, on peut fixer un mât solide, cet auxiliaire précieux sur toutes les eaux du monde.

Ces barques de sauvetage mesurent vingt-quatre pieds de longueur, par sept pieds de largeur au centre et, flottent comme des bouchons de liège. Leur tirant d’eau n’est