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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

à coup de fusil le plus rapidement possible. Pas moyen de faire autrement. Tout cela, faut-il le dire, nous avait mis la mort dans l’âme.

« L’Île Merrill est en ce moment le théâtre de nouvelles activités minières. Il se pourrait que les chercheurs découvrent quelque jour, les ossements de nos pauvres amis.

« En ces temps lointains, on ne jalonnait pas les concessions de la même manière qu’aujourd’hui. Un permis de mineur, coûtant dix dollars, permettait au prospecteur de jalonner un mille carré, sans que le gouvernement exigeât de travail statutaire ; en d’autres termes, nous n’étions pas tenu d’exécuter le moindre ouvrage sur nos concessions. Plus tard, on promulgua une nouvelle loi. Elle permettait le jalonnement de cinq concessions de 40 acres, avec un seul permis. Cette loi-là non plus ne réclamait pas de travail statutaire, mais nous devions de toute façon verser au gouvernement un dollar par acre annuellement. Ces sommes constituaient des versements pour un bail de 99 ans, qu’on accordait après cinq années de paiements ininterrompus.

« Nous étions à l’époque des jours héroïques, il n’y avait pas d’agent du ministère des Mines au Chibougamau et les querelles entre prospecteurs se réglaient généralement à coups de poing, et pas toujours selon les lois les plus strictes du marquis de Queensberry. Le registraire des mines le plus rapproché se trouvait à Québec.

« En 1909, le gouvernement de Québec nous vote un crédit de 10,000 $. pour la construction d’une route d’hiver dans les terrains miniers. (Qu’il ait siégé sous la bannière libérale, conservatrice ou d’Union nationale, le gouvernement du Québec n’a jamais perdu foi en l’avenir du Chibougamau.

« La même année nous avons nivelé un excellent « chemin de neige » raccourcissant de vingt milles l’ancienne