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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

L’une des missions les plus importantes de Lafontaine, c’est d’aller faire enquête sur les querelles inévitables que suscite la rivalité dans le domaine des mines. Un cas fréquent, c’est celui du prospecteur qui enfonce ses piquets dans le sol de ses « claims » pour aller ensuite les enregistrer au bureau de « Bill », cependant qu’un autre, désirant précisément ces mêmes « claims » arrive sur la propriété et si, à son estime, il juge que les « stakes » ou jalons n’ont pas été placés selon la loi… c’est-à-dire si les jalons n’ont pas été plantés selon les règles du ministère des Mines, — il rapplique à son tour jusque chez Lafontaine. L’agent se met alors en route, examine les piquets, les étiquettes, les tracés entre les piquets et autres détails et rédige ensuite son rapport au bureau-chef de Québec, où la décision finale appartient au sous-ministre.

Vérifier la production statutaire, exigée annuellement sur toutes les concessions constitue une autre des dures besognes obligeant Lafontaine à parcourir en canot ou en raquettes des centaines de milles, à travers un territoire sauvage et complètement isolé. Tâche parfois redoutable, qui requiert une grande endurance physique et une expérience complète de la brousse et de la forêt. Et Lafontaine possède toutes ces qualités.

À la baie des Cèdres, je m’attendais à constater une renaissance de l’activité minière, mais l’endroit était aussi silencieux qu’une salle d’opération dans un hôpital. « Mais où sont les mines d’antan ? » m’informai-je. Le vieux puits et le front de taille de la « Consolidated Smelting Company  » étaient toujours là, mais en ruines et recouvert de rouille. (En 1934, plusieurs centaines de mineurs étaient employés ici, alors que l’on vota près d’un million de dollars pour creuser un puits, des tranchées à faire des coupes verticales. On avait ainsi mis à jour une minéra-