Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

arrive à point. Il demande s’il peut me rendre quelques services.

— Je suis ici pour affaires minières, dis-je évasivement, et désirerais rencontrer M. « Bill » Lafontaine, l’agent du Ministère des mines du Québec à Chibougamau.

— « Minute ! » crie quelqu’un en s’élançant dehors.

— « Bill » Lafontaine doit être à cent pieds d’ici, me dit George, si son avion n’est pas parti.

— Par une fenêtre j’aperçois un hydravion à l’ancre dans la baie ; sur la jetée se tient un homme court et solide qui tient une valise.

Quelques instants plus tard, je serrais la main de Lafontaine et lui confiais le vrai but de mon affaire.

M. Harry Ledden, chef archiviste des mines à Québec m’a dit de vous en parler, dis-je.

— « Vous êtes intéressé aux minéraux ? » demande « Bill ».

— À l’eau minérale, répondis-je en dépliant une carte.

— C’est la première fois que je vois çà, déclare « Bill » qui me regarde avec curiosité. Il songe déjà, sans doute, à me cataloguer comme un rêveur ou comme un pauvre type échappé de la camisole de force.

— Je reprends donc, vite et net :

— Dans le rapport d’Obalski, en 1907, j’ai lu un paragraphe relatif à une précieuse source d’eau minérale découverte sur la péninsule Gouin et je veux la retrouver. Elle doit être ici », ajoutai-je, pointant un endroit sur la carte.

« Bill » rejeta sa tête en arrière en éclatant de rire.

— Quelle blague ! s’exclama-t-il ; mais n’importe quoi peut arriver dans le monde minier et mon devoir est d’aider tout le monde dans ce district, qu’il s’agisse d’or, de zinc ou d’eau minérale.

Pourquoi ne pas passer quelques jours chez moi ? Il faut que j’aille, en avion, inspecter quelques « claims » à