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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

séjourner tous les ans, pour boire les eaux curatives. Peut-être, me disais-je en rêvant, la source de Chibougamau dont les plus vieux indiens vantaient les vertus bienfaisantes attirerait-elle malades, riches et pauvres, de toutes les parties du monde. Et puis, une source minérale se trouve naturellement que sur le terrain où il y a des minéraux : Un terrain minier, quoi ?

Je me procure donc, dès le lendemain, au prix de dix dollars versés à la succursale du ministère des Mines, rue de la Montagne, à Montréal, un certificat de mineur. Me voilà désormais dans la catégorie des prospecteurs, et nanti du privilège de jalonner un « claim» ou concession de 200 âcres, n’importe où dans la province de Québec… La semaine suivante j’arrive à Québec dans mon auto, chargé d’un havresac, sac de couchage, tente, fusil, hache, couteau de chasse, vivres et autres articles nécessaires à un long séjour en forêt. En effet, quelques années auparavant, j’avais voyagé dans le Grand nord canadien en compagnie de trappeurs et je connaissais les ennuis que peut rencontrer « le coureur des bois » dans la forêt lorsqu’il part pour l’aventure pauvrement équipé.

Au bureau principal du ministère des Mines du Québec, je rencontrai Harry Ledden, archiviste en chef des documents miniers.

— Qui était Pauli ? lui demandai-je.

— Je n’ai jamais entendu parler de lui, me répond Ledden.

Je lui montre le passage mentionnant Pauli, dans le rapport de 1907.

— Je suis au ministère des Mines depuis plus de quarante ans, déclara l’archiviste, et je vous assure que je n’ai jamais entendu parler de cet homme.

— Et que dois-je faire, m’informai-je si je trouve la source minérale ?