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LE VIEUX MOULIN

Malouf débarque tout près du point où j’ai foré le trou No 1, sur mes concessions et taillant quelques éclats de roche, il les examine attentivement. Au bout d’un moment, il déclara : « Cela m’a l’air intéressant… Vous feriez mieux de conserver vos claims ».

Doublant la pointe Boileau, nous continuâmes le long de la rive sud de l’île du Portage, nous arrêtant ici et là, pour permettre au géologue de réunir des échantillons minéraux. Nous dînâmes de saumon en conserves et de biscuits, à la pointe du Cuivre, où Peter McKenzie avait fait sa première découverte de minéral en 1903. Il y avait quelques maisons en bois rond érigées par les hommes de Consolidated Mining and Smelting, lorsqu’ils ont travaillé la propriété à la foreuse, sous option, il y a une vingtaine d’années. Les constructions étaient l’œuvre d’un maître charpentier, car elles étaient demeurées en excellente condition : il ne leur manquait que des portes et des fenêtres pour redevenir habitables. (Les portes et les fenêtres ont la priorité chez les voleurs au Chibougamau.)

Tout près de là, Malouf repéra un vieux hangar à minerai, dont le toit s’était enfoncé. Des amas considérables de carottes témoignaient de l’énorme travail des foreuses en cet endroit avant la deuxième guerre mondiale. « Tout ça a une grande valeur, dit le docteur Malouf ; car si jamais on recommence les recherches ici, ces carottes révéleront une importante histoire géologique. »

Nous contournâmes la pointe du Nord-Est, puis la pointe Hématite et pénétrâmes dans la baie Machin (toujours rasant la berge, afin que Malouf puisse scruter le terrain). Il fallut ensuite portager le canot le long d’une piste de quelques centaines de pieds, jusqu’à la baie Dixon. (J’avais jalonné cette concession dite « de nuisance » l’été précédent.) De la baie Dixon, le canot nous transporta