Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.
168
L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

neux apparaissent régulièrement au nord, véritable symphonie de couleurs sur l’arrière fond du ciel.

Les photographes désiraient « couvrir » tous les aspects de l’activité minière de la région. Nous les transportâmes donc le long du lac aux Dorés, dans notre meilleur et plus rapide bateau, la « Reine du Chibougamau ». Ils prirent des photos et tournèrent des bouts de pellicule sur toutes les concessions importantes et terminèrent leur randonnée en enregistrant en couleurs du riche minerai de cuivre qu’une foreuse ramenait à la surface. Sur ce point final, ils nous quittèrent pour aller faire connaître au monde les splendeurs de cette immense région.

Un fréquent visiteur à Rainbow Lodge était monsieur Stanley Malouf, docteur en géologie. Né en Saskatchewan, monsieur Malouf, avait gradué à l’Université McGill avec les plus grands honneurs. Il était géologue consultant pour Campbel Chibougamau Mines Ltd., pour Chibougamau Explorers Ltd., et autres entreprises minières. On le considérait comme une autorité dans sa profession.

Un certain avant-midi, monsieur Malouf me demanda si je voulais bien l’accompagner en canot autour de l’île du Portage.

La rumeur circulait que M. E. O. D. Campbell, président de Campbell Chibougamau Mines Ltd., avait obtenu une option sur les 2,000 acres de l’île ; et comme mes concessions avoisinaient sa propriété, je m’intéressais naturellement à tout travail qu’il exécuterait. Si Campbell faisait du forage et frappait un gisement important, la possibilité que ce minerai s’étendit jusque chez moi justifiait ma petite promenade d’écornifleur, car je profiterais du labeur du voisin… C’est une vieille coutume canadienne dans le domaine minier !

Munis d’un moteur hors-bord propulsant un canot de 16 pieds, nous remontons le lac Chibougamau. Le docteur