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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

îles Fidji, continua Wilkie ; la température se dégageant de nos fourneaux d’essai était infernale ; le grand problème pour nous, sous les tropiques, c’était de parvenir à se rafraîchir. L’allumage et l’entretien des fournaises, dans les Fidji, sont l’ouvrage des naturels. Le climat froid du Chibougamau convient mieux à ce genre d’ouvrage.

« Notre fournaise, au laboratoire de la mine d’Obalski, est chauffée à l’huile diesel, tandis que la gazoline alimente les moteurs faisant fonctionner le broyeur et le pulvérisateur ; par ailleurs, les fourneaux pour les essais au liquide fonctionnent au kérosène.

« Les échantillons de roche que l’on m’apporte sont tout d’abord placés dans le broyeur, puis divisés lorsqu’ils passent à travers un rifle, pulvérisés en une poudre très fine, après quoi on place cette poudre sur un tamis très fin.

« Si l’on désire un essai pour de l’or ou de l’argent, un petit échantillon de la poudre est pesé, mélangé à un fondant, enfermé dans un récipient de glaise et chauffé dans la fournaise. Ce mélange fondu est versé dans des moules d’acier, refroidi et ensuite brisé avec un marteau spécial. Au fond du moule se trouve un culot de plomb qui retient tout l’or et l’argent que l’échantillon recelait. On place alors le culot dans un réceptacle plat (nommé une coupelle), lequel est mis au four à nouveau. Lorsqu’enfin on l’en retire, il ne reste plus qu’une petite boule de métal précieux. On la pèse sur une balance ultra sensible et la proportion des onces à la tonne est calculée au moyen d’une formule mathématique.

« La fournaise ne sert pas pour les analyses de cuivre, de zinc et de plomb. La valeur de ces métaux est vérifiée en les faisant bouillir avec divers ingrédients chimiques, en filtrant le résidu et en l’éprouvant au contact d’autres solutions chimiques d’une puissance déterminée d’avance.