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L’ÉPOPÉE DE L’UNGAVA

« Je revins à mon hôtel et passai plusieurs heures à essayer d’élucider ce mystère. Vers la fin de l’après-midi, je sortis de ma chambre assez fatigué et j’allai commander une limonade au restaurant voisin. À la table voisine de la mienne étaient assis deux camionneurs qui riaient à en pleurer.

— Qu’y a-t-il de si drôle ? demandai-je.

— Vous allez voir bientôt une ruée vers l’or formidable, ici même à Saint-Félicien, répondirent-ils ; les cultivateurs vont devenir fous. Avant de partir de Chibougamau, nous avons chargé notre camion d’une tonne de fragments de quartz de belle apparence qui gisaient dans un puits de mine abandonnée. Hier soir, aux approches de Saint-Félicien, nous avons jeté ces roches à droite et à gauche sur les fermes. Et maintenant, surveillez la course !

— Je riais aussi jaune que les filaments dans le quartz, dit Joe ; et lorsque je rentrai à l’hôtel, je vidai une bouteille de bière pour chasser le goût trop sûr de la limonade.

* * *

J’en étais rendu à ce passage de mon manuscrit, et j’en avais plein le dos, car écrire est pour moi la besogne la plus ennuyeuse du monde… un métier de chien. J’étais fatigué de taper sur une machine à écrire « silencieuse », (laquelle faisait le même bruit qu’une locomotive dans une cour de triage) et je m’apprêtais à jeter mon œuvre au panier, lorsque mon regard tomba sur l’entrefilet suivant, dans un journal de Québec :

UN LIVRE SUR CHIBOUGAMAU

CHIBOUGAMAU — (D.N.C.) — Monsieur Larry Wilson, de Chibougamau, écrira bientôt un livre sur l’histoire de ce centre minier, à partir des premières activités des