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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

Wally McQuade. Relativement parlant, le confort était magnifique. Il y avait bien une chaufferette dans le camion, mais elle ne fonctionnait pas. Nous apportâmes donc avec nous nos propres calories, en l’espèce d’une bouteille de rhum de haute qualité, et le bonhomme hiver dut convenir qu’il était battu. Le chemin glacé était aussi glissant qu’un mât de cocagne et nous n’avancions qu’à huit milles à l’heure.

Dès son arrivée à Chibougamau, McQuade bourra son « paqueton » de provisions, chaussa ses raquettes et disparut dans la brousse, sans divulguer sa destination. Je devinai qu’il était en route vers quelque concession de haute valeur.

McQuade, gradué avec distinction de l’École des Mines de Hailibury, était l’un des prospecteurs les plus alertes de la région, où il avait déjà fait plusieurs découvertes précieuses.

Je louai dans le « townsite  », une auto-neige et me rendis avec des amis jusqu’à Obalski Landing et de là, sur la glace du lac aux Dorés, jusqu’à Rainbow Lodge, distante de huit milles. L’auto-neige avançait à cinquante milles à l’heure et j’éprouvai quelque angoisse à me demander comment je pourrais sortir du véhicule, si d’aventure il passait au travers de la glace. Il n’y avait que deux petites portières à l’avant, aucune trappe de secours sur le toit ; en outre, je n’avais pas de hache pour défoncer la paroi, advenant un accident du genre de celui que je redoutais. Lorsque nous arrivâmes à mes concessions, j’étais en sueur.

Le cadenas à la porte de la maison était complètement gelé et il fallut tout le contenu d’une boîte d’allumettes pour lui faire entendre raison. Une fois à l’intérieur, nous allumâmes la cuisinière et le poêle cylindrique et, en moins de vingt minutes, mon foyer forestier était aussi conforta-