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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

Au début d’octobre, le docteur Paul Imbault, géologue pour le ministère des Mines du Québec, consentit à examiner et à faire le relevé de ma propriété de mille acres (18 concessions) et à rédiger un rapport de ses constatations.

Il avait passé tout l’été au Chibougamau, avec un groupe d’assistants et d’étudiants en géologie. Ses recherches l’avaient persuadé des très belles possibilités de la région.

Le docteur Imbault utilisa sa période de vacances pour exécuter l’ouvrage que je lui demandais. Nous nous rencontrâmes au camp O’Connell, au Bras du Sud-Est et revînmes à Rainbow Lodge, distante de 15 milles, dans l’Hopi ». Il neigeait. Cette neige d’automne tombait si dru, que la berge devint invisible et que nous dûmes arrêter le moteur et nous laisser aller à la dérive, car nous n’avions pas de boussole. Enfin il y eut une éclaircie et nous arrivâmes à bon port.

Pendant huit jours, de l’aube au crépuscule, le docteur Imbault parcourut la forêt, recueillant des échantillons, examinant les affleurements et écrivant des notes. Plus tard, il m’envoya une carte coloriée de ma propriété, complète dans tous ses détails. Il rédigea aussi un long rapport, couché en termes géologiques, que l’un de ses confrères les plus distingués me déclara ensuite être le meilleur qu’il ait jamais lu. Ce qui n’empêcha pas un certain ingénieur-promoteur, qui l’avait lu à son tour, de dire d’un air averti : « Imbault n’ose pas se compromettre n’est-ce pas ? »

Dans son rapport, le docteur Imbault suggérait que, l’été suivant je fasse forer deux trous au niveau des eaux du lac Chibougamau et deux trous sur la rive du lac aux Dorés. Ce relevé géologique comptait pour du travail statutaire et l’on m’en crédita cent jours. Le docteur Imbault est né dans le petit village de Saint-Siméon, sur