mouvement. Si le drame nous plaît quand il nous rappelle des lieux, des tems, des personnages que nous connaissons déjà, de quels charmes bien différens ne doit-il pas être entouré lorsqu’il offre à nos regards surpris des climats tout nouveaux, des mœurs extraordinaires, des acteurs inconnus ; lorsqu’il nous représente une civilisation dont les traces sont effacées sur la terre, et dont il est presque le seul témoin que le tems ait respecté ?
Tel est l’intérêt du drame indien. Né dans un tems où nos pères étaient encore barbares, étranger aux formes grecques, qu’il semble avoir ignorées, il est entièrement national, et, par cela même, plus digne d’attirer l’attention du littérateur. Quelle étude plus curieuse que celle de ces pièces vraiment originales, expression franche et fidèle d’une antique société, dont le souvenir paraissait à jamais éteint, et qui reprend tout à coup, par le bonheur d’une découverte inattendue, une existence nouvelle ! Quoi de plus propre à humilier notre orgueil moderne, que la lecture impartiale de ces drames anciens, antérieurs même à notre existence, comme nation, composés d’après des règles sévères, représentés avec