Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sur ces entrefaites (lesquelles, bon Dieu ?), un léger bruit flou de pieds chaussonnés dénonce Mme  Péruwels, qui redescend, sa distribution de lettres terminée. Elle n’a fichtre pas été longue… Elle a donc trouvé partout porte close ? Soudain, elle s’arrête, souffle un peu et gratte érotiquement la serrure.

— Vous êtes levé, monsieur Lauban ?

— Oui… c’est-à-dire non. Pas encore.

— Et, pour une fois, vous n’avez besoin de rien ?

— De rien ! proclame le poète avec un austère froncement de sourcils.

Il sait que la petite logeuse ridée et jaune grille d’entrer dans sa chambre, de poser ses lunettes sur la table de nuit (c’est d’abord ses yeux qu’elle dénude) et de dévoiler comme par hasard, le truculent pantalon de flanelle rouge qu’elle porte du 15 octobre au 20 mars, jour du marronnier. Chaleureuse Belge ! Elle a besoin de cet exercice-là, le matin ; selon son expression cyniquement ingénue, ça la débarbouille. Et elle a beau dire : « Pour une fois », voilà plusieurs fois déjà que Lau-