Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

demi de bière brune, la choucroute et le troisième quatrain :

Or, l’un de vos baisers à vous
Brûle en moi, comme au ciel Mérope.

— Pas aisée, une rime en rope… mais faut bien rappeler notre conversation astronomique du Trocadéro.

Le poète fut obligé d’insister sur ce baiser, de le compliquer à la façon des élixirs dont Henry Maugis irriguait le cuir impoilu de son chef.

Baiser de nard, d’héliotrope,
D’œillet vif et de jasmin doux !

Médiocres, ces deux vers ! Mécontent, Lauban ingurgita ce qui restait de bière et de choucroute ; c’est donc avec aigreur qu’il réclama :

— Eh bien, garçon, voyons, et mon café ? L’absorption du café (brûlant ainsi que le baiser) lui dicta instantanément :

Il est en moi, je le répète,
Comme l’étoile est dans le ciel.
Mais est-il bien essentiel
Que comme elle il reste invisible ?