Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la taille. D’ailleurs, de forts jolies dents qu’elle tenait à montrer peut-être. Et, pour témoigner qu’il les avait vues, le vis-à-dos luisit des yeux et salua. Le tout ne dura pas une demi-minute. L’odeur de Gaëtane s’éloigna comme si de rien n’avait été. Maurice avait espéré probablement qu’elle allait passer la nuit sur la place, car il serra les poings d’étonnement et de dépit.

— La rosse ! la v’là qui fiche le camp !

D’un ongle méditatif, il racla l’un des coins de sa bouche humide et lascive.

— Ce nez gentiment crochu, cette lippe en auvent, ce teint de cuir sur lequel Astaroth se serait oublié… c’est une youpine. Je n’ai jamais marché avec une youpine. Si je la suivais ?

Il la suivit.

Moulée dans de la soie noire, une grande plume noire sur son chapeau à la Rubens, la youpine soignait son allure. Elle balançait la croupe, branlait la tête et la plume noire flottait. De temps en temps elle découvrait assez ses demi-bottes pour qu’on remarquât qu’elle avait le pied abondant. Du 39 ou du 40.