amis intimes, voyez-vous, et naturellement nous plaisantons avec lui.
Après cela, je retins ma langue quelque temps ; mais Dick continua :
— C’est un excellent garçon, et on ne peut s’empêcher de l’aimer ; mais il a une faiblesse : il passe son temps à écrire des romans réactionnaires, et il est très fier d’attraper la couleur locale, comme il dit ; et comme il pense que vous arrivez de quelque coin oublié de la terre, où les gens sont malheureux, et par conséquent intéressants pour un conteur, il suppose qu’il pourrait obtenir de vous quelques renseignements. Oh, là-dessus, il ira droit de l’avant avec vous. Vous n’avez qu’à vous garer pour votre tranquillité !
— Mais, Dick, dit le tisserand d’un ton bourru, il me semble que ses romans sont très bons.
— Naturellement, il vous semble, repartit Dick ; oiseaux de même plume volent ensemble ; les mathématiques et les romans d’antiquités poussent à peu près dans le même terrain. Mais le voici qui revient.
Et en effet, de la porte de la salle, le boueur doré nous appelait ; nous nous levâmes tous, et allâmes sous le porche, devant lequel se tenait prête pour nous, attelée à un vigoureux cheval gris, une voiture que je ne pus m’empêcher de remarquer. Elle était légère et commode, et n’avait rien de l’écœurante vulgarité que j’avais connue inséparable des voitures de mon temps, particulièrement des « élégantes », elle était