gent à sa ceinture et y souffla deux ou trois notes aiguës, mais agréables ; et aussitôt, de la maison qui était sise sur l’emplacement de ma vieille demeure (j’en parlerai plus loin), un autre jeune homme sortit et s’avança tranquillement vers nous. Il n’était pas de si belle mine, ni si fortement bâti que mon ami le rameur, il avait des cheveux couleur de sable, le teint pâle, et une structure peu vigoureuse ; mais sa figure ne manquait pas de cette expression heureuse et amicale que j’avais remarquée chez son ami. Comme il arrivait vers nous en souriant, je vis avec plaisir qu’il me fallait abandonner la théorie Colney Hatch relativement au batelier, car jamais deux fous ne se sont conduits comme ils le firent devant un homme sain d’esprit. Son costume était de la même coupe que celui du premier, bien qu’un peu plus gai, le surtout étant vert clair, avec un rameau doré brodé sur la poitrine, et le ceinturon en filigrane d’argent.
Il me dit bonjour fort civilement, et salua gaiement son ami.
— Eh bien, Dick, qu’y a-t-il ce matin ? Est-ce que je prends mon travail, ou plutôt votre travail ? J’ai rêvé cette nuit que nous étions partis à la pêche en amont.
— Bien, Bob, dit mon rameur ; vous allez descendre prendre ma place, et, si vous trouvez que c’est trop, il y a George Brightling, qui est à la recherche d’un coup de travail, et il habite tout près, sous votre main. Voici un étranger qui veut bien aujourd’hui me faire le plaisir de