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— Je suis censé le savoir.

Hammond. — Qu’était le gouvernement d’alors ? Était-ce vraiment le Parlement ou une partie quelconque du Parlement ?

Moi. — Non.

H. — Le Parlement n’était-il pas, d’une part, une sorte de comité de vigilance installé pour empêcher que les intérêts des classes supérieures subissent aucun dommage, et en même temps une sorte de masque pour tromper le peuple en lui donnant l’illusion qu’il avait un peu de part à l’arrangement de ses propres affaires ?

Moi. — L’histoire semble nous le montrer.

H. — Dans quelle mesure le peuple arrangeait-il ses propres affaires ?

Moi. — J’estime, d’après ce que j’ai entendu, qu’il obligeait quelquefois le Parlement à faire une loi pour légaliser quelque modification déjà effectuée.

H. — Rien d’autre ?

Moi. — Je ne crois pas. Ce que je sais, c’est que si le peuple faisait quelque tentative pour prendre en mains la cause de ses griefs, la loi intervenait et disait : ceci est sédition, révolte, ou quoi encore ? et elle massacrait ou torturait les chefs de pareilles tentatives.

H. — Si alors le Parlement n’était pas le gouvernement, et le peuple non plus, qu’est-ce qui était le gouvernement ?

Moi. — Pouvez-vous me le dire ?

H. — Je crois que nous ne nous tromperons pas de beaucoup en disant que le gouverne-