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tions ; vous pouvez donc vous représenter combien loin il est de sa situation au dix-neuvième siècle. C’est la véritable étude, la science poursuivie pour elle-même, — bref, l’Art de la Science, — que l’on y cultive, et non l’étude commerciale du passé. Mais peut-être vous ne savez pas qu’au dix-neuvième siècle Oxford et sa sœur moins intéressante, Cambridge, devinrent définitivement commerciales. Toutes deux, et particulièrement Oxford, étaient les lieux où l’on élevait une classe particulière de parasites, qui se donnaient à eux-mêmes le nom de gens cultivés ; ils étaient vraiment plutôt cyniques, comme étaient généralement les classes soi-disant instruites de l’époque ; mais ils affectaient une exagération de cynisme, afin de se faire passer pour savants et sages selon le monde. Les classes moyennes riches (elles n’avaient aucun rapport avec les classes laborieuses) les traitaient avec cette sorte de tolérance méprisante qu’un baron du moyen-âge témoignait à son bouffon, bien que, il faut le dire, ils ne fussent nullement aussi agréables que les anciens bouffons : en fait, ils étaient l’ennui de la société. On en riait, on les méprisait…, et on les payait. Et c’était tout ce qu’ils voulaient.

Hélas ! pensai-je, comme l’histoire s’entend à révoquer les jugements contemporains. Certainement, les pires d’entre eux étaient aussi mauvais que cela. Mais je dois reconnaître que pour la plupart ils étaient des fats, et qu’ils étaient bien commerciaux. Je dis à voix haute, mais plutôt à moi-même qu’à Hammond :