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— Absolument rien, je regrette de le dire.

Hammond rit doucement, mais ne fit pas d’autre commentaire sur mon aveu, et j’abandonnai le sujet de l’éducation, voyant bien qu’il n’y avait rien à faire avec lui de ce côté.

Je réfléchis un peu, et dis :

— Vous avez parlé tout à l’heure de tenue de maison : cela a frappé mon oreille un peu comme des usages des temps passés : j’aurais cru que vous deviez vivre plus en commun.

— En phalanstères, hein ? Eh bien, nous vivons comme il nous plaît, et il nous plaît en général de vivre avec certains compagnons de maison, auxquels nous nous sommes habitués. Rappelez-vous encore que la pauvreté a disparu et que les phalanstères de Fourier, et toutes choses de ce genre, bien naturelles en leur temps, n’impliquaient rien d’autre qu’un refuge contre la pure indigence. Une manière de vivre comme celle-là n’a pu être conçue que par des gens qu’entourait la pire forme de pauvreté. Mais vous devez comprendre en même temps que si des maisons distinctes sont la règle ordinaire parmi nous, et si elles sont tenues de façons plus ou moins différentes, aucune porte n’est cependant fermée à une personne de bon caractère qui s’accommode de vivre comme les autres compagnons de maison : seulement, bien entendu, il ne serait pas raisonnable que quelqu’un s’introduisît dans une maison et invitât les gens à changer leurs habitudes pour lui être agréables, car il peut aller ailleurs, et vivre comme il lui plaît. D’ail-