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Dans le mélancolique Achéron, où ne luit point de lune, loin de la bonne Terre, loin du jour joyeux, là où nul printemps ne montre ses bourgeons, où nul soleil mûrissant ne fait ployer les pommiers, où mai, le mois fleuri, ne parsème point le gazon des fleurs du châtaignier, où jamais ne chantent les merles, où ne s'apparient jamais les linottes siffleuses,
là, près d'une source léthéenne aux eaux troubles et sonores, était couché le jeune Charmidès. D'une main lasse, il avait cueilli les fleurs de l'asphodèle, et éparpillait sur les eaux mornes du ruisseau noir le petit trésor qu'il avait récolté, et il regardait disparaître les étoiles blanches, et tout ce qui l'entourait était comme un rêve,
lorsque, jetant un regard dans le miroir des